Bouddhisme et symbolisme, les huit bouddhas de la semaine
Les Bouddhas de la semaine et leur couleur du jour
Il y a huit bouddhas de la semaine, ce qui explique qu’en Thaïlande il est coutumier de porter certaines couleurs, en lien direct avec le bouddhisme et le symbolisme bouddhique très respecté dans le royaume, et dans l’Asie du sud-est. Ces couleurs correspondent à différents jours de la semaine. Chaque couleur correspond à la figure divine «protégeant» la journée en question. Ainsi, la couleur du jour de la naissance du roi de la Thaïlande devient la «couleur Royale»; porter cette couleur est un signe de respect et de loyauté envers le roi.
Sa Majesté le défunt Roi Bhumibol Adulyadej (Rama IX) étant né le lundi 5 décembre 1927, le pays était traditionnellement décoré en jaune; son fils et successeur, le Roi Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun (Rama X), né le 28 juillet 1952 , étant né également un lundi, la couleur reste la même et bien évidemment, toujours très respecté. La Reine Sirikit Kitiyakara, est née le vendredi 12 août 1932, ce jour là, en son honneur, le peuple thaïlandais et les drapeaux du pays arborent la couleur bleue. Le roi est considéré comme le père du pays, et la reine comme la mère du pays, les thaïlandais(es) célèbrent respectivement la fête des pères, le jour de l’anniversaire du roi, et la fête des mères, le jour de l’anniversaire de la reine.
Un bouddha et une couleur sont associé à un jour de naissance
En visitant les temples (Wat), vous remarquerez qu’il y a huit bouddhas du jour, bien qu’une semaine ne compte que sept jours. De nombreux Wat comptent même un neuvième bouddha, dédié aux bouddhistes qui ignorent le jour de leur naissance.
Pour éviter l’idolâtrie, on retrouve toujours dans les temples plusieurs représentations de Bouddha, dans l’esprit des enseignements du Bouddha Siddhārtha Gautama, dit Shakyamuni ou le Bouddha, le chef spirituel qui vécut au VIᵉ siècle av. J.-C. ou au Vᵉ siècle av. Jésus Christ. Bouddha Siddartha Gautama, fondateur historique d’une communauté de moines errants, inspirera plus tard la naissance au bouddhisme, et non à l’adoration. Symboliquement, les figurines des bouddhas de la semaine sont toujours alignées du dimanche au samedi.
BON A SAVOIR: En Thaïlande, il est habituel de porter une couleur différente, chaque jour de la semaine. Vous l’aurez compris, chaque couleur correspond à la figure divine «protégeant» la journée en question. Dans le bouddhisme dit « du petit véhicule » (Theravada), chaque jour de la semaine est attribué à un Bouddha se tenant dans une posture spécifique. « La tradition veut que les fidèles prient de préférence le Bouddha du jour de leur naissance ».
- Lundi : jaune (dieu Chandra)
- Mardi : rose (dieu Mangala)
- Mercredi en journée : vert (dieu Budha)
- Mercredi soir – après minuit et avant l’aube: le bleu foncé
- Jeudi : orange (dieu Brihaspati)
- Vendredi : bleu ciel (dieu Shukra)
- Samedi : violet (dieu Shani)
- Dimanche : rouge (dieu Surya)
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Le bouddha du dimanche (Phra Tawai Neth), la couleur reliée est le rouge
Parmi les bouddhas de la semaine, commençant par le bouddha du dimanche. Il se tient debout, les mains croisées, vers le bas devant le corps. Sa main gauche est couverte par la droite. Cette attitude représente la période après que le Bouddha eut atteint l’Illumination. Il est en effet parvenu à l’état d’Illuminé alors qu’il était demeuré assis sous un arbre (le Bho), durant sept jours, dans une profonde méditation. Les bouddhistes disent qu’il est resté debout, en méditation, pendant une très longue période, pour atteindre une profonde intériorité.
Le Bouddha du lundi (Phra Harm Samot (« Pacifier ses proches »), la couleur reliée est le jaune
Ce Bouddha est debout, avec une ou deux mains tendues paumes en avant devant lui. Cette posture rappelle le rôle pacificateur et protecteur du Bouddha garant de la paix, qui convainc sa famille en contestation de faire des compromis pacifiques. C’est l’attitude de la « maîtrise des passions » rappel de la parabole selon laquelle le Bouddha accomplit le miracle de calmer l’océan.
Le Bouddha du mardi (Phra Sayiasna – Atteindre le nirvanna. Sa couleur reliée est le rose
Dans la posture du Parinirvana, le bouddha est couché sur son côté droit, la main droite supportant sa tête, la main gauche posée le long du corps, les deux pieds parallèles. Il est à l’aube de sa mort. Les textes indiquent qu’il est entré dans le parinibbana le mardi.
Ses dernières paroles à ses disciples furent :
« Comme une flamme soufflée par le vent va se reposer et ne peut être définie, ainsi le sage libéré de l’individualité va se reposer et ne peut être défini. Il a dépassé toutes les images et est allé au-delà du pouvoir des mots « .
(Le Bouddha, personnage dont l’historicité n’est pas mise en doute, est un chef spirituel du VI ème siècle avant notre ère qui aurait vécu environ quatre-vingt ans.
Le Bouddha du mercredi en journée (Phra Oom-Baht : « Recevoir les offrandes »), sa couleur reliée est le vert
Ce Bouddha est représenté debout, tenant un bol à aumônes de ses deux mains. Sa posture est un rappel du devoir pour les moines de suivre « l’idéal détachement et de pauvreté du Bouddha » et d’aller chaque jour recevoir leur nourriture de la main des fidèles bouddhistes.
Historiquement, après quatre années de son ministère, le Bouddha rendit visite à son père, à son jeune frère et à son fils. Son père fut consterné d’apercevoir son propre fils en attente de recevoir des aliments dans un bol d’aumône. Le Bouddha le rassura en l’informant que la descendance du Bouddha devait réaliser le pindabat qui consiste à être réceptif aux adeptes qui apportent avec dévouement des aliments quotidiennement aux bonzes. Encore aujourd’hui, tôt le matin, les fervents bouddhistes se lèvent tôt pour nourrir les bonzes qui parcourent pieds nus les rues des provinces thaïlandaises pour recevoir la nourriture qu’ils ne pourront consommer que deux fois par jour, soit à 7 heures et à 11 heures.
Le Bouddha du mercredi – après minuit et avant l’aube (Phra Pang Reerai). La couleur reliée est le bleu foncé
Quand le Bouddha rechercha la solitude en forêt pour méditer sans les distractions causées par les querelles de ses disciples, le roi des éléphants lui apporta à boire. Ce Bouddha est ainsi représenté assis, à l’occidentale, en train de recevoir des offrandes d’un singe et d’un éléphant. Sa main droite (qui est du côté de l’éléphant) est ouverte en signe d’acceptation, la main gauche, du côté du singe, est tournée en signe de refus. En Thaïlande, il n’est pas inhabituel de voir dans un jardin du temple, une image du Bouddha assis près d’un éléphant lui offrant de l’eau pour le désaltérer et d’un singe essayant de le piéger en lui présentant un nid rempli d’abeilles. C’est le paradoxe du bien et du mal qui cohabitent à l’intérieur de chacun de nous. C’est la rencontre des opposés et l’appel à la vigilance.
Le bouddha du jeudi (Phra Nung Samadhi), en méditation, a atteint l’illumination. La couleur reliée est l’orange
Le bouddha du jeudi est représenté dans sa posture classique de méditation, ses jambes sont en lotus et ses mains sont jointes, rappelant la posture classique de méditation (en position du lotus avec la plante des pieds bien visible, les mains reposant sur les genoux, la droite au-dessus de la gauche avec tous les doigts tendus, paumes ouvertes vers le ciel). Dans cette position, le corps est réceptif à l’énergie qui entre par le haut de la tête et les paumes ouvertes des mains.
Le Bouddha du vendredi (Phra Rum Peung) est en contemplation.
(La couleur reliée est le bleu ciel)
Représenté debout et les bras croisés sur sa poitrine, sa main droite recouvrent sa main gauche. Sa posture symbolise son hésitation devant la difficulté de transmettre son enseignement à ses disciples, après avoir atteint l’Éveil, et impliquant une transformation spirituelle complètement aboutie. C’est après sept jours, que le Bouddha historique quitta l’ombre de l’arbre de Pala pour retourner à l’arbre Banyan. De là, il contempla la vérité, s’en imprégna, et prit la pleine conscience de où il était arrivé. Il comprit que les êtres humains qui étaient esclaves de leurs passions auraient des difficultés extrêmes à le comprendre. Dans son extrême sagesse, il réalisa qu’il y avait des êtres qui pouvaient pénétrer le Dharma facilement, d’autres qui le pouvaient avec difficultés et d’autres qui n’y arriveraient jamais. Les êtres humains sont comme les différents types de lotus qui vivent dans l’eau, se dit-il. Certains restent profondément dans l’eau, d’autres émergent parfois et fleurissent progressivement, d’autres encore flottent et fleurissent. Il en conclut que les capacités des gens à comprendre le Dharma sont divisées en trois groupes : les personnes d’intuition rapide, les personnes qui comprennent après une longue et mure réflexion et les personnes qu’il faut nécessairement guider.
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Le Bouddha du samedi Phra Naphrok, est protégé par le roi des nagas
La couleur reliée est le violet
Le bouddha du samedi est donc le dernier bouddha de la semaine, il est représenté en position de méditation profonde. Il est assis sur un grand serpent enroulé (le roi des nagas) qui se dresse pour le protéger, avec ses 7 têtes, sous le vent et la pluie de la tempête qui fit rage pendant 7 jours. Le Bouddha ignore le tumulte car il est soulevé au-dessus des vagues par le naga (serpent » en sanskrit). Le naga est considéré par les bouddhistes comme le gardien et le protecteur, le médiateur entre ciel et terre, intercesseur entre ce monde et l’au-delà.
Un neuvième bouddha est souvent présent
(pour les bouddhistes qui ignorent leur date de naissance et le jour qui correspondant)
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