Sak Yant, le tatouage sacré en Thaïlande
TATOUAGE SACRE ET RITUEL : LE SAK YANT (สักยันต์)
Pour se faire tatouer un Sak Yant en Thaïlande, le tatouage sacré thaïlandais, le temple bouddhiste de référence c'est le Wat Bang Phra, situé dans le district de Nakhon Chai Si, Nakhon Pathom Province, à environ 50 km à l'ouest de Bangkok. La signification du tatouage sacré que vous observez sur la photographie ci-dessous, et que je porte "discrétement" - voir la vidéo youtube, est le Yant Gao Yord.
Le Yant Gao Yord au neufs pics est considéré comme "une protection universelle", il est cencé donner de la protection et de la chance. Traditionnellement, le festival du Sak Yant se déroule chaque année au Wat Bang Phra, la cérémonie du Sak Yant Khru Wai Festival débute à 9 heures 39. Pour restaurer sa puissance, les moines tatoueurs célébrent chaque année avec leurs disciples le rituel du Wai Khru. "Wai signifie rendre hommage" ET "Khru veut dire maïtre". Par conséquent, " Wai Khru signifie donc "rendre hommage à son maïtre". A cette occasion, les disciples tatouès se rassemblent dans son samnak pour lui rendre hommage, faire bénir et redonner du pouvoir à leur sak yant.
Description du Yant Gao Yord
- Les petits Bouddhas autour du Sak Yant représentent les 199 passages de Bouddha sur terre;
- Le contour est le cordon ombilical de Bouddha;
- Les spirales envoient la prière (mantras) vers le Nirvana;
- L'intérieur du yant représente l'univers.
Pour les thaïlandais, le Sak Yant est plus qu'un tatouage traditionnel, sacré, magique, bouddhiste, réalisé à l'aise d'une longue tige métallique appelée bambou et accompagné d'une prière (mantras). Les croyances liées aux tatouages veulent que la magie de celui-ci permette de protéger du mal et d'apporter protection, santé, chance et force. Dans toute l'Asie du sud-est de doctrine bouddhiste theravada, les bouddhistes considèrent que les sak yant possédent une sorte de magie qui apporte le pouvoir de protéger le tatoué, et de lui apporter la chance, la santé, la richesse, la protection, le charme, et bien plus encore de protections. Ils auraient une grande influence sur la vie des tatouès et seraient pratiquès depuis l'antiquité. En Thaïlande, au Laos, au Cambodge et au Myanmar, on considère que certains sak yant sont capables d'établir un lien entre les tatouès, les divinitès et les esprits.
Pour être considérè comme efficace, le Sak Yant authentique doit être réalisé par un moine bouddhiste et être accompagné de chants et prières destiné à activer le tatouage. Pour ne pas être considéré comme blasphématoire, il ne doit surtout pas comprendre une image de Bouddha, pour les thaïlandais, l’image de Bouddha est sacrée.
Tout est très ritualisé et il y a généralement un ordre bien précis à respecter par le moine quant au tatouage à réaliser et l'emplacement de celui-ci.
“Sak” signifie “taper (ou tatouer) sur” et “Yant”, du mot sanskrit yantra, désigne “un dessin géométrique sacré”. A la racine du mot "Yantra" on retrouve les vocables sanskrites "Yam" et "man". Le premier signifie "maitrise" et le second "instrument de pensée ou de reflexion". Un sak yant incorpore à la fois des dessins, les yantras, et des formules sacrées, les mantras. Le port d'un sak yant est attaché à la tradition bouddhiste théravada. E n Thaïlande on appelle le mantra ou incantation, khata, et le yantra, yant ou yan. Ces dessins d'origine indouiste matérialisent le syncrétisme religieux des pays de doctrine Theravada car ils intégrent non seulement les croyances bouddhistes mais aussi les traditions magico-animistes de la Thaïlande.
Le « Sak Yant » est une vieille tradition du Sud-Est asiatique qui consiste à placer des Yantra sur la peau au moyen de tatouages. Ils sont censés permettre d’équilibrer l’esprit ou de se concentrer sur des concepts spirituels. Dans la pratique, beaucoup d’Asiatiques du Sud portent ce type de tatouage comme protection contre les menaces à la fois physiques et spirituelles.
Mais vraiment à l’origine, ce sont les brahmanes au III éme siècle avant notre ère, qui ayant peur que l’indouisme ne disparaisse d’Inde, envoyèrent des sages en Asie du sud-est. Ils ont emportés avec eux les “Yant”, ces dessins géométriques magiques, ainsi que des mantras et des prières. Cette tradition du tatouage en Thaïlande fût incorporée à la tradition bouddhiste à l’époque d’Ankhor.
La technique du Sak Yant
Le savoir faire du moine tatoueur dépend de ses connaissances et de sa capacité à se concentrer et à méditer. La maîtrise de l'ensemble des connaissances et techniques associès au sak yant peut prendre plusieurs années. Un maïtre de tatouage sacré doit apprendre le pali, la langue des textes sacrès du bouddhisme,le khaum, c'est à dire l'ancien alphabet khmer, et parfois des langues vernaculaires dans laquelles les formules sacrées sont souvent écrites. Il doit étudier les yantras, mantras, et développer sa capaciter à méditer de préférence en suivant la méthode Vipassana, une des techniques de méditation parli les plus anciences de l'Inde qui permet le développement de la sagesse et l'apaisement de l'esprit. Il doit connaître les formules magiques et apprendre les techniques lui permettant de dessiner et de tatouer sur cette toile vivante qu'est la peau.
Le rituel du sak yant a lieu dans le samnak, le temple où le moine tatoueur vit, ou qu'il a choisi pour exercer son art, ou dans une salle réservé à cet effet. Avant de commencer à tatouer il doit prier le bouddha, la dharma, et le sangha, une façon d'apaiser son esprit et d'améliorer sa concentration. Ensuite il invite le futur tatoué à faire une offrande généralement composé d'un petit plateau comportant des fleurs de lotus et 9 bâtons d'encens, d'une petite bouteille de jus de fruits pour apaiser les esprits et d'une enveloppe comportant une donation en espèces pour rétribuer le travail du moine tatoueur. Après l'offrande, le futur tatoué s'assoit en position de méditation, la jambe droite sur la gauche et la main droite sur la gauche, ou s'installe à genoux devant le maître tatoueur. Pendant la séance de tatouage, le moine tatoueur récite un certain nombre d'incantations dont le choix dépend du type de yantras. Beaucoup de ces formules sont contenus dans des anciens manuscrits réalisés à partir de feuilles de palmiers ou de muriers.
Le moine utilise une seule aiguille longue et fine d’environ 18 pouces de longueur (45,72cm) et environ quatre millimètres de largeur. Une fois le motif défini, c'est en injectant de l'encre dans le derme, la couche de peau située sous l'épiderme, que le moine tatoueur réalise le sak yant. Pour obtenir le meilleur résultat et éviter la décoloration ou la propagation des pigments, le moine tatoueur doit savoir respecter la profondeur l'aiguille doit traverser la peau. Afin d'éviter les infections cutanées et la transmission des maladies un certain nombre de mesures d'hygiène doivent être repectées.
La qualité du tatouage dépend essentiellement de l'encre, des pochoirs utilisés, et de la maïtrise de la technique du tatoueur. Il y a quelques années, l'encre était composée de pigments naturels, chaque moine tatoueur ayant sa propre recette.
La raison la plus importante qui conduit de nombreux thaïlandais à vouloir un sak yant est leur foi dans le pouvoir de ces tatouages sacrès. Attention, si ça vous tente, être tatoué avec un sak yant implique de sérieuses motivations et engagements dont le moine tatoueur s'assurera, au cours d'un entretien préalable avec vous avant d'accepter de vous tatouer. Le pouvoir magique du sak yant ne fonctionne que si le tatoué respecte au moins les cinq principaux préceptes bouddhistes tout au long de sa vie:Ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas commettre l'adultère, et ne pas s'intoxiquer en consommant de la drogue, de l'alcool en excès.
Les moines tatoueurs considèrent que le pouvoir d'un sak yant est proportionnel au nombre de préceptes respectès. Plus le nombre de règles est respecté, plus les pouvoirs du tatouage sacré sont grands.
La relation qui unit, par le rite initiatiquele tatoueur et le tatoué est celle qui attache le disciple à son maître. Il s'agit d'une relation hierarchique dans laquelle le disciple est redevable à son maïtre. "Recevoir un tatouage sacré" marque en effet son adhésion à une communauté qui appartient à la même famille. Ils sont à jamais liès à tous ces hommes qui ont porté des tatouages depuis des centaines ou millions d'années.
Le Sak Yant a plus de 2000 ans
A l'origine, les moines bouddhistes tatouaient les guerriers pour leur apporter force et protection pendant les combats. Leur corps était souvent tatoué de la tête aux pieds avec des symboles magiques pour empêcher les lames et les flèches de percer leur chair. La plupart des Thaïs et des connaisseurs s'accordent à dire que le meilleur endroit pour se faire tatouer un Sak Yant est le Wat Bang Phra, et c'est le temple de référence.
Depuis des centaines d'années, le Wat Bang Phra est un site de pèlerinage pour les Thaïs qui désirent un tatouage magique. C'est "le Temple de référence" pour le Sak Yant , le tatouage sacré thaïlandais !!
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Source : Isabel Azevedo & René Drouyer (Tatouages sacrés - Soukha Editions - ISBN 978-2-9191-2272-1
Le festival du Sak Yant se déroule chaque année au Wat Bang Phra
Le festival a généralement lieu courant mars. Traditionnellement, la cérémonie du Sak Yant Khru Wai Festival débute à 9 heures 39 pétante.
Le Wat Bang Phra, anciennement connu sous le nom de Temple Pak Khlong Bang Phra Sous Maha Nikhai est sous l'administration de moines bouddhistes à Wat Lamut, dans le district de Nakhon Chai Si Province de Nakhon Pathom. Bien qu‘édifié approximativement en 2220 de l’ère bouddhiste, à la fin de la période d'Ayutthaya, rien ne nous permet d’affirmer qui est vraiment son créateur, les habitants n’étant pas enregistrés à cette époque.
Le moine Luang Por Pern est né le dimanche 12 août 1946, à l'âge de 8 ans, au numéro 4 de la maison, Moo 4, sous-district de Bangkaew Fah District de Nakhon Chai Si Province de Nakhon Pathom. Il est considéré comme le moine tatoueur de référence pour les thaïlandais adeptes du Sak Yant. C’est une véritable démarche spirituelle.
Histoire du Wat Bang Phra et du Sak Yant
L'ancien moine de méditation Luang Phor Pern était connu pour la force de ses incantations et sa maîtrise des tatouages sacrés, protecteurs et spirituels : les Sak Yant.
Ordonné moine au Wat Bang Phra à l'âge de 25 ans il étudie avec l'abbé Luang Pu Him Inthasoto, un maître accompli du Sak Yant. Bien que Luang Phor Pern ne fut jamais tatoué, il est celui qui a perpétué la tradition du Sak Yant après la mort de Luang Pu Him Inthasoto quatre ans plus tard.
En 1953, estimant qu'il a besoin de se mettre en retrait, de renonciation, et de méditation solitaire, il erre dans les forêts d'une région reculée de la province de Kanchanaburi, à la frontière entre le Myanmar et la Thaïlande. Au cours de son itinérance, il rencontre des villageois de la région qui sont régulièrement attaqués par des tigres sauvages, mutilés, et même tués. Sensibilisé par les conditions de vie difficiles de ces habitants, le moine Luang Phor Pern entreprend alors de leur réciter des katha (incantations) et leur tatoue des Sak Yant pour les protéger. Il choisit de leur tatouer un tigre yantras, qui a d’après lui le pouvoir de repousser les attaques. Depuis ce jour, les villageois ne furent jamais plus attaqués par les tigres. La nouvelle de ses pouvoirs se répand rapidement et au moment de son retour au temple de Wat Bang Phra, sa réputation prend un essor hors du commun. Des centaines de personnes affluent de toute la Thaïlande pour se faire tatouer au Wat Bang Phra.
De nos jours, le temple est mondialement connu pour ses moines tatoueurs quotidiens
Un festival est organisé chaque année non seulement pour donner des tatouer des Sak Yant, mais également pour redonner du pouvoir aux Sak Yant existants et célébrer collectivement le pouvoir qu’ils détiennent.
En quelques années sa réputation de sagesse et de gentillesse grandit. Par milliers, les adeptes se rendent au temple dans le but de recevoir les bénédictions du vénérable moine, et nombreux sont ceux qui deviennent ses disciples. Beaucoup reçoivent le Sak Yant du vénérable moine qui apprend assidument à d’autres moines à tatouer des Sak Yant. À sa mort, en 2002, à l'âge de 79 ans, Luang Phor Pern est devenu l'un des moines les plus célèbres et les plus aimés des Thaïlandais. En raison de l’association de Luang Phor Pern avec la légende du tigre des frontières, les images de dévotion du moine défunt le représentent le plus souvent en train de méditer sur le dos d’un tigre.
Un rituel sacré mais aussi un rendez-vous mondial incontournable
Depuis plusieurs décennies, le premier week-end de mars, le Wat Bang Phra est un rendez-vous mondial incontournable pour des milliers de bouddhistes qui s’y rendent en pèlerinage. Tous viennent pour accomplir un rituel spirituel qui consiste à se faire tatouer ou à redonner du pouvoir à ceux qu'ils possèdent déjà. Chaque Sak Yant censé les protéger est savamment et méticuleusement exécutés par les moines du Wat Bang Phra, à 50 kilomètres à l'ouest de Bangkok.
À la veille du festival, des milliers de personnes se rendent en pèlerinage au temple de Wat Bang Phra, avant de se soumettre à une série d'événements rituels bien spécifiques. Lors de leur entrée dans le temple, la personne souhaitant se faire tatouer un Sak Yant achète des fleurs et de l'encens en guise d'offrande à Bouddha et fait également une offrande séparée aux moines. Ils retirent ensuite leurs chaussures et s'assoient dans une file d'attente parfois interminable, attendant d'être bénis par un moine tatoueur une fois que l'offrande a été acceptée. Officiellement la bénédiction est une autorisation pour un Sak Yant.
Bien que des motifs spécifiques puissent être sollicités par les candidats à un Sak Yant, la plupart du temps le tatouage est choisi par le moine après un entretien au cours duquel il s'assure que le demandeur est prêt à le recevoir, et qu'il connait et respecte les préceptes bouddhistes.Il tatoue généralement en haut du dos, proche de l’âme du disciple. Le moine utilise une longue et fine aiguille d'environ 4 millimètres de large. Son extrémité est fendue en deux de manière à percer deux trous à la fois. Le moine tatoueur commence par appliquer l'encre grâce à un modèle, puis continuent à tracer le motif en plongeant l'aiguille dans l'huile toutes les 30 secondes. L'huile utilisée chez les hommes est généralement un mélange d'huile de palme, d'encre de charbon de bois chinoise et parfois de venin de serpent. Pour les femmes, l'encre transparente est souvent préférée, le moine porte un gant afin d'éviter de toucher le corps de la femme.
Le spectacle est des plus surprenants
Lorsque le festival commence les moines se tiennent debout devant le temple, face à une foule de fidèles impatients, et scandent leurs katas, une sorte de bénédiction destinée à activer les Sak Yant et à leur donner (ou réactiver) leur pouvoir.
Beaucoup d'hommes et de femmes fraîchement tatoués semblent comme possédés par l'esprit des tatouages. Beaucoup d’entre eux entrent en transe et commencent à agir bizarrement, certains dansent avec des mouvements similaires à ceux de l'animal tatoué sur leur peau. Ils crient, courent, sautent sur des ennemis invisibles. Ceux qui sont tatoués d’un tigre se mettent même à incarné le comportement du tigre, ceux tatoués d'un crocodiles ou d'un serpent sont allongés, d’autres poussent de longs cris et se mettent à gémir, comme possédés par leur Sak Yant. Le spectacle est hallucinant !
Comment s’y rendre
Adresse : Moo.3, Wat Lamut-Nara Phirom Road, Tambon Bang Kaeo Fa Bang Phra, Nakhon Chai Si District, Nakhon Pathom 73120, Thaïlande.
Prendre le train très tôt depuis Bangkok jusqu’à la gare de Nakhon Chai.
Source : Wat Bang Phra
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