L’Insolite église Santa Cruz au cœur de Bangkok
Le quartier portugais de Bangkok incontestablement l’endroit le plus typiques de Bangkok
Si vous souhaitez découvrir « le Bangkok d’une autre époque, une visite s’impose. Plusieurs siècles avant que Sukhumvit ne devienne le grand quartier international de Bangkok, les Portugais assirent leur domination parmi les fa·ràng (Occidentaux) en érigeant à Thornburi, au XVIIIe, une église catholique. L’église Santa Cruz actuelle date de 1913. Les rues qui partent de sa cour principale ont des airs de village. Dans Soi Kuti Jiin 3, des maisons vendent des pâtisseries et des douceurs d’inspiration portugaise.
Dominant la rive orientale de la Chao Phraya, le dôme rosé de l’église Santa Cruz s’élève au cœur de Thonburi. S’imposant comme important point de repère sur la rivière, l’édifice religieux demeure l’un des derniers témoins de l’influence historique du Portugal au Siam depuis le 16ème siècle.
A cette époque, un traité militaire permet aux Portugais de résider, commercer et pratiquer leur religion dans le royaume. Les Portugais s’installent sur la rive gauche de la Chao Phraya à la fin du 18ème siècle, suite à la chute du royaume d’Ayutthaya en 1767. Après une lutte acharnée contre les Birmans, le roi Taksin (1734-1782) décide de fonder la nouvelle capitale du royaume à Thonburi. C’est en gage de remerciement qu’il accorde quelques parcelles de terre aux peuples ayant pris part à l’effort de guerre. Lao, Khmers, Chinois et Portugais se retrouvent alors associés à la création du quartier de Kudee Jeen (ou kudi Jin).
Le quartier est composé d’un dédale de ruelles et d’habitations colorées, où les symboles religieux se mêlent au street art qui représente des scènes de la vie quotidienne, et délivrent des messages de paix.Dans ce quartier, pas de communautarisme, temples bouddhistes, sanctuaires chinois et mosquées cohabitent harmonieusement avec l’église de Santa Cruz, l’un des plus anciens édifices chrétien encore en activité à Bangkok.
D’abord entièrement édifiée en bois en 1770, l’église fut totalement restaurée une première fois en 1835 par une main-d’œuvre essentiellement chinoise (Son « surnom Kudee Jeen » ou « Kuan Yin » signifirait « l’église chinoise »). Son nom puiserait ses origines dans la présence du sanctuaire Kuan Yin, l’un des plus anciens patrimoines culturels chinois de Bangkok, construit il y a plus de 200 ans et dédié à la déesse de la Miséricorde.
Ce n’est que vers 1913 que l’église Santa Cruz aura son style actuel grâce à Annibale Rigotti et Mario Tamagno, deux architectes italiens patentés. Plus tard, une école et un couvent vinrent s’établir autour de l’église Santa Cruz, confirmant ainsi la présence centrale de l’édifice religieux dans l’éducation de la communauté de Kudee Jeen.
Comprendre les origines du quartier
Si vous souhaitez en savoir davantage sur les différentes communautés qui s’y côtoient, rendez-vous au musée local Baan Kudichin Museum situé dans l’ancienne maison d’une famille catholique. Ses descendants ont décidé de transformer leur résidence familiale en musée afin de préserver leur héritage et de partager la culture et les traditions de cette ancienne communauté Lusitano-Thaïlandaise.
Déguster les fameux kanom farang Kudee Jeen
Ne manquez pas la pâtisserie Thanusingha, reconnaissable à sa devanture bleutée, et ses fabuleux desserts connus sous le nom de « kanom farang Kudee Jeen ». Ce succulent dessert à base de farine de blé, d’œufs de canard et de sucre est un régal. On le déguste surtout traditionnellement le lendemain de Noël. Ils sont maintenant fabriqués quotidiennement et artisanalement dans les trois boutiques du quartier.
Vous l’aurez compris, dans les commerces où ils se sont intégrés, les Portugais ont su apporter à Bangkok leur savoir-faire en matière de desserts, notamment le succulent kanom farang kudee Jeen, et les fameuses tartes aux œufs. La gastronomie thaïlandaise doit d’ailleurs beaucoup à Maria Guyomar de Pinha, qu’ils considèrent comme la reine des desserts siamois.
Née à Ayutthaya en 1664, cette femme d’origines portugaise, japonaise et bengali, laisse derrière elle d’autres spécialités que l’on trouve toujours sur les marchés, comme les foï thong à base de vermicelles et d’œufs de canards plongés dans un sirop de sucre blanc) ou les sangkhaya fak thong (potiron farcis à la crème de noix de coco). Après le décès de son époux, l’aventurier grec Constantin Phaulkon qui fut l’un des plus proches conseillers de Narai (roi d’Ayutthaya de 1656 à 1688 et principal instigateur du rapprochement avec la France de Louis XIV au XVIIème siècle), elle fut prise dans les remous de la révolution de 1688 et du coup d’État mené par Phetracha, et réduite en esclavage dans les cuisines de la Cour, où ses desserts séduisirent la famille royale.
Vous pouvez visiter le quartier à pieds ou à vélo. Des vélos sont proposés à la location à la journée, ils vous permettront de parcourir les ruelles de Thonburi et ds visiter d’autre point d’intérêts comme le Wat Arun, Jam Factory ou Lhong 1919.
Comment vous y rendre
- A l’embarcadère Tha Rajinni, prenez le petit bateau qui fait office de bac.
- Rendez-vous à Kudee Jin par bateau en traversant le Chao Phraya, au plus court, depuis le quai derrière le marché aux fleurs de Pak Klong Talat (marché aux légumes et fleurs fraîches), au bout du Yopdiman Walk, ancien dock rénové avec des restaurants, café, etc.
- Kudee Jin est juste à côté de l’embarcadère du Wat Kalayanamit
- Je vous recommande de débuter votre visite par le sanctuaire chinois tout proche. L’église de Santa Cruz se situe à moins de 300 m.
- Adresse : 112 Soi Kudeejeen, แขวง วัดกัลยาณ์ Khet Thon Buri, Krung Thep Maha Nakhon 10600, Thaïlande
Articles les + partagés :
Le Wat Pariwat, un temple unique à Bangkok
Le temple de la déesse de la fertilité à Bangkok
Ne partez pas si vite ! Rejoignez notre communauté, abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire. C’est simple, et, surtout 100% Zéro Spam.
TRANSFÉRER DE L’ARGENT VERS LA THAÏLANDE A MOINDRE FRAIS ET EN TOUTE SÉCURITÉ … ET AU MEILLEUR TAUX DE CHANGE
Tout droits réservés www.objectifthailande.com